Narré avec une efficace simplicité et ponctué de quelques adresses au lecteur, ce récit incite à poser un regard différent sur un emblème de la ville de Québec, dont on relate la construction laborieuse et marquée par les tragédies avant d'évoquer très brièvement d'autres légendes qui lui sont associées: le boulon d'or qu'un ouvrier aurait soi-disant dissimulé dans la structure à la fin des travaux ou encore le jonc offert aux nouveaux ingénieurs que l'on disait forgé avec l'acier du pont de Québec. Le diable y apparaît quant à lui comme un homme tout de noir vêtu, dont le visage anguleux, surmonté par une chevelure poivre et sel bien taillée, est marqué par des yeux blancs et un très léger bouc. Entouré de flammes ou de brouillard avec les paysages vespéraux, il pourra susciter quelques frissons chez les lecteurs les plus impressionnables, d'autant plus que le format généreux de l'ouvrage favorise l'immersion dans ces tableaux se déployant sur d'entières pages et doubles pages. [SDM]